Tous les indicateurs du nouveau baromètre de la Banque Palatine et du Meti sont au vert. Près de 40 % des ETI ont lancé un projet de croissance externe depuis le début 2021 et plus de 20 % projettent de le faire d’ici à la fin de l’année.

Les dirigeants des ETI françaises sont sur un petit nuage, à en croire les résultats du nouveau baromètre de la Banque Palatine et du METI (Mouvement des entreprises de taille intermédiaire). Plus de 97 % des patrons interrogés dans le cadre de l’enquête se déclarent confiants ou très confiants sur les perspectives de leur entreprise et de leur secteur d’activité.

A l’origine de cette quasi euphorie, « des carnets de commandes qui se remplissent, des chiffres d’affaires qui ont plutôt progressé en un an, et une trésorerie, déjà excédentaire avant la crise, en amélioration », résume Régis Fargeat, banquier conseil à la Banque Palatine.

Endettement stabilisé

La situation est certes un peu plus compliquée pour les entreprises du textile, notamment, et les sous-traitants de l’aéronautique, qui mettront davantage de temps à retrouver un niveau normal d’activité. Mais la confiance de ces chefs d’entreprise est palpable : plus de 80 % estiment que leur endettement long et court termes est soit stabilisé (46,5 %), soit en amélioration par rapport à l’avant-crise. Et ils sont encore plus nombreux (87 %) à indiquer que les cash-flows prévisionnels de 2021 permettront de rembourser les dettes.

De même, s’ils avaient pu éprouver un peu d’inquiétude sur la tournure que prendraient les cotations de la Banque de France, ils sont rassurés : « dans la très grande majorité des cas, il n’y a pas dégradation », indique le banquier conseil.

Risque de prédation accru

Un point mérite toutefois attention. Un tiers des ETI interrogées ont été approchées pour un rachat ou une entrée au capital, à plus de 45 % par des sociétés non cotées, dont plus de la moitié sont étrangères, et à plus de 75 % par un fonds d’investissement. De quoi, pour Frédéric Coirier, PDG du groupe Poujoulat et coprésident du METI, évoquer « un risque de prédations qui s’est accru de manière significative ».

« Les fonds d’investissement sont plus actifs, ils ont beaucoup de liquidités et les ont notamment réallouées au marché des ETI », commente Régis Fargeat. Pour autant, la banque préfère y voir un effet positif de la crise sanitaire : après le ralentissement des opérations des dernières années, la situation a créé « un vrai marché d’opportunités ». Près de 40 % des ETI ont ainsi lancé un projet de croissance externe depuis le début 2021 et plus de 20 % projettent de le faire d’ici à la fin de l’année. Elles se projettent vers un marché de concentration, alors que leur valorisation grimpe . La banque s’attend à « une explosion des fusions acquisitions ». Tous les secteurs d’activité sont concernés, même s’il y a une prime aux plus vigoureux, comme la logistique.

Les grains de sable qui pourraient gripper cette belle mécanique ? La banque persiste et souligne la bonne orientation générale. Un optimisme forcené qui peut surprendre, vu les inquiétudes exprimées par d’autres patrons sur leurs difficultés d’approvisionnement et de recrutement.

Source : https://www.lesechos.fr/pme-regions/actualite-pme/carnet-de-commandes-dette-tresorerie-rachats-les-eti-francaises-tres-optimistes-1326413